La semaine stratégique pour souffler entre les rush

*Cet article est une adaptation écrite de l’épisode 55 du podcast.

La semaine stratégique est une habitude que j’ai commencé à prendre il y a de cela presque 3 ans et je ne me passerais plus de ces semaines.

C’est quoi?

Avant d’aller plus loin, je tiens à dire que le terme semaine stratégique me vient d’une coach que j’ai eue il y a quelques années. J’avoue ne pas avoir poussé mes recherches donc je t’explique rondement c’est quoi selon la façon dont on me l’a moi-même enseigné. 

Une semaine stratégique, c’est une semaine où tu ne prévois aucune rencontre. Dans mon cas, je n’ai aucun suivi client durant cette semaine. Mais ce n’est pas une semaine de vacances. 

C’est une semaine de travail dédiée à une thématique, à un gros projet qu’on veut avancer, à prendre le dessus sur le quotidien quand on sait que ça roule plus. C’est pour ça qu’on la dit stratégique. Il faut savoir pourquoi on la planifie.

P.ex. tu pourrais prévoir une semaine stratégique pour avancer la rédaction d’un livre que tu désires publier ; ça pourrait aussi être pour compléter la rédaction de bilans. 

Et pourquoi le terme stratégique? Parce que cette semaine à un moment stratégique dans l’année selon les périodes plus rush VS les périodes plus tranquilles. 

Il faut donc la prévoir. Autant sur le plan de la date que sur le plan des tâches que tu prévois faire. 

Une semaine stratégique, ça peut être super utile, mais ça peut aussi être très décevant et être contre-productif si tu ne la planifies pas correctement et que tu ne respectes pas le cadre que tu t’étais fixé ou que tu ne te fixes pas de cadre du tout. Si tu ne te fixes pas de cadre, tu risques fort probablement de te retrouver avec un tas de choses à faire que tu aurais pu faire avant, mais que tu as reportées sous prétexte que « je vais avoir le temps » dans cette semaine. 

Ce ne sont pas des vacances, mais tu peux prendre un moment pour faire une randonnée en journée à condition de l’avoir prévu.

Il y a donc différentes considérations à prendre quand vient le temps de planifier ta semaine stratégique. 

Pourquoi j’ai implanté ça et pourquoi ça m’aide?

De mon côté, j’ai commencé à implanter les semaines stratégiques à mon horaire quand j’ai réalisé que j’arrivais essoufflée à mes vacances et surtout que mes vacances servaient à compléter le travail que je n’avais pas pu faire durant mes périodes plus intenses pré-vacances. Si je ne travaillais pas durant mes vacances, immanquablement, quand je savais que ça achevait, je ressentais du stress à penser à tout ce qui m’attendait à mon retour. Aussi bien dire que je n’avais jamais vraiment de vacances. Les semaines stratégiques m’ont donc permis de m’offrir enfin de vraies vacances. 

En travaillant au privé auprès de la clientèle d’âge scolaire, j’ai aussi remarqué qu’il y avait des tendances dans mon horaire annuel. Chaque année, j’avais les mêmes périodes plus rushantes et les mêmes périodes plus « relaxes » et je ne tirais pas suffisamment profit des périodes relaxes pour alléger au maximum les périodes rushantes. Ainsi, une fois de plus, j’arrivais à mes vacances la langue à terre.

En fait, je me rappelle, avant d’avoir implanté les semaines stratégiques, je parlais à ma coach (celle qui m’a suggéré d’implanter cette pratique) et je lui disais que j’étais bien naïve de croire qu’une fois mes études finies, je n’aurais plus de rush. Parce que c’était exactement comme ça que je me sentais à chaque fois. Avec un rush de mi-session et de fin de session.

Autrement dit, je ne tirais pas du tout profit des différentes périodes de mon année. J’ai donc commencé à analyser les tendances dans mon année et j’ai pu remarquer les périodes « d’accalmie » assez facilement. 

Ça m’a donc permis de planifier 4 semaines stratégiques dans mon année : 

  • Une en octobre autour de l’action de grâce (dans le coin de la fin de la première étape)

  • Une en décembre juste avant les vacances de Noël

  • Une durant la relâche (ici j’ai encore le « luxe » que ma fille ne soit pas à l’école donc j’en profite)

  • Une à la fin de l’année scolaire. 

Ça ne veut pas dire que tu auras les mêmes semaines que moi. Comme je l’ai mentionné plus tôt, dans mon cas, mon calendrier suit l’année scolaire. Pour quelqu’un qui travaille dans un autre milieu ou qui ne voit pas la même clientèle, d’autres moments seraient probablement plus propices pour positionner ces semaines. 

Comment la planifier?

Premièrement, prends le temps de t’arrêter pour voir quelles sont les périodes naturellement plus intenses et celles plus relaxes. Tout le monde en a, parce qu’on traverse des cycles. Généralement, tu devrais en trouver entre 2 et 4.

Une fois ces périodes ciblées, détermine ce qu’elles suivent ou précèdent ou regarde dans quelle période de l’année elles se situent pour déterminer ton état.

Finalement, quand tu as choisi une date de semaine stratégique, selon ce qui précède et ce qui suit et surtout selon ton état à ce moment, planifie à l’avance ce que tu vas faire durant cette semaine. 

C’est SUPER important parce qu’autrement, tu vas perdre cette semaine précieuse ou comme je le disais plus tôt, t’en servir comme « poubelle à tâches ». Si ce n’est pas bien planifié, quand tu arriveras à ta semaine stratégique, non seulement tu n’arriveras pas à faire ce que tu espérais, mais en plus, tu vas avoir terminé la semaine en te sentant déçue de ne finalement pas en avoir profité et te dire que finalement, une semaine stratégique c’est pas si efficace. Le problème ici c’est que c’est pas la semaine le problème, mais la façon dont tu l’auras planifiée (ou non). 

De mon côté, comme je rédige des bilans de suivis en décembre et en juin selon différents critères pour mes suivis actifs, mes semaines de décembre et juin servent principalement à ça ET à mettre tous mes dossiers à jour (p.ex. suivis des clients inactifs, fermer des dossiers, etc.). Mes semaines d’octobre et de mars servent à me consacrer aux projets que je veux implanter. Ça me permet d’avancer ce que j’ai déjà planifié et ça me fait du bien de sortir la tête de mon quotidien.

Finalement, si comme moi tu es travailleur autonome, il faut le prévoir dans ton budget. De mon côté, j’ai un compte différent de mon compte de vacances. Je mets donc un % de mes revenus à chaque semaine dans ce compte pour m’assurer de ne pas me retrouver mal prise financièrement lors de mes semaines stratégiques. 

Les blocages et les pièges

Honnêtement, je ne suis pas passée de 0 à 4 semaines stratégiques d’un coup. Encore aujourd’hui, mes semaines de décembre et de mars ne sont pas des semaines pleines.

En effet, j’ai commencé par cibler les périodes suivant les pires rush et les accalmies les plus marquées. J’ai donc commencé avec 2 semaines dans mon année et au départ, c’était seulement 2 jours dans ma semaine. Progressivement, j’ai ajouté deux autres « semaines ». Puis pour deux d’entre elles, je suis passée à une semaine complète (ma semaine de juin et ma semaine de décembre). 

Un autre blocage que tu pourrais avoir serait de te dire que tu ne peux pas te permettre une semaine stratégique surtout si tu es travailleur autonome. Je te comprends. Moi aussi ça m’est passé par la tête. C’est quand même une semaine complète sans revenu (4 dans mon cas sans compter mes vacances). Pour vrai, ça fait peur. J’ai moi-même eu peur. 

Le fait de commencer par prendre deux jours plutôt qu’une semaine complète m’a aidée à me lancer. Et comme je le disais, maintenant, je le planifie à l’avance dans mon budget et je mets un montant de côté pour pouvoir m’assurer d’être ok sur le plan financier. 

Finalement, je le rappelle, une semaine stratégique sans planification précise et sans cadre ne servira pas à grand chose. Il faut donc faire attention de NE PAS tomber dans le piège de ne pas planifier. Pour ma part, ce qui m’a aidée a été d’associer une thématique à chaque semaine. P.ex. bilans et ménage de dossiers pour mes semaines de décembre et de juin. Ainsi, au lieu de prévoir n’importe quoi dans ma semaine, je me réserve uniquement ces tâches et ça me libère du temps les autres semaines pour me consacrer aux autres tâches.

En ce qui me concerne, malgré mes appréhensions et mes peurs, les semaines stratégiques m’ont énormément aidée dans ma pratique et surtout, je ne m’en passerais plus.

D’ailleurs, je suis consciente que les conseils que j’ai mentionnés peuvent ne pas s’appliquer à tout le monde. Pour ma part, je travaille seule en clinique privée. Si tu travailles en milieu scolaire, ce n’est probablement pas la même dynamique ni les mêmes enjeux. Cependant, pour avoir parlé de semaines stratégiques avec les participantes de Pratique efficace, certaines ont trouvé le moyen d’implanter celles-ci dans leur calendrier annuel. Elles utilisent cela différemment dans leur horaire, mais ce sont quand même des semaines stratégiques. 

Mon but est donc d’alimenter ta réflexion et de te fournir des pistes pour qu’à ton tour tu puisses appliquer certains trucs, mais surtout que tu trouves plus facilement comment les adapter à ta pratique.

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