Démarrer ta pratique privée en mode bêta

*Cet article est une adaptation écrite de l’épisode 23 du podcast.

L’été est pour moi un moment où je travaille sur ma structure, mais c’est aussi un moment où je travaille sur mes gros projets. Cet été, mon gros morceau a été la formation que j’ai montée pour avoir une pratique efficace et à ton image. 

Je m’étais d’ailleurs moi-même inscrite à une formation donnée par Geneviève Gauvin intitulée « La méthode Bêta ». Dans cette formation, en gros, on apprend à bâtir une formation en mode bêta en 8 semaines. Je ne te le cacherai pas, ce n’est pas parce que c’est bêta que ce n’est pas de travail. 

C’est juste moins engageant en termes de prise de risques que ce soit sur le plan de l’argent ou du temps.

En fait, le terme « bêta » est très répandu dans le monde de l’entreprenariat. On pourrait comparer cela à un « test ». Dans le cas de ma formation Pratique efficace, je l’ai développée au fur et à mesure que je l’offrais. Le but de cela était de minimiser les coûts pour optimiser les résultats tout en testant le marché, autrement dit ta clientèle cible. 

C’est donc dire que ça ne sert à rien de mettre full temps et argent pour quelque chose qui n’a pas encore été validé et pour lequel tu n’as aucune idée si cela fonctionnera réellement et répondra à un besoin.

Avec une méthode bêta, avant de mettre ton énergie sur tout le fla-fla : logiciels, branding, marketing et pubs, tu mets d’abord et avant tout ton énergie sur le contenu. Parce que c’est ça l’essentiel.

Ce n’est qu’une fois que formation aura fait ses preuves que tu pourras pousser et investir davantage pour la faire grossir.

Tu te demandes probablement pourquoi je te parle de tout ça. En fait, plus j’avançais dans la création de ma formation, plus je réalisais que cela peut s’appliquer à merveille à la pratique privée.

Le lien avec la pratique privée…

Quand j’étais à la fin de ma maîtrise, on avait une présentation à faire sur un sujet qui n’avait pas été vu durant notre formation. Et comme tout ce qui encadre la pratique au privé (pas les clients, mais plutôt tout ce qui est « en coulisses ») est rarement voire pas mentionné, il y avait une équipe qui avait fait sa présentation sur ce que ça impliquait de se lancer au privé.

Après avoir parlé avec différentes orthophonistes propriétaires de cliniques, elles avaient conclu que ça coûte entre 25 000 et 30 000$ démarrer sa clinique. 

Jusqu’à il y a encore pas si longtemps, j’aurais été 100% en accord avec tout â. D’ailleurs, c’est environ le montant que j’ai moi-même mis pour démarré ma propre clinique.

Évidemment, on peut dépenser beaucoup plus, mais on peut aussi dépenser beaucoup moins. Et il est là le lien avec la formule bêta. 

C’est possible, d’une certaine façon, de démarrer ta clinique au privé en limitant les coûts et en bâtissant le projet une étape à la fois au fur et à mesure que tes revenus augmentent.

Mais pour faire ça, il faut savoir quelles étapes suivre. Après y avoir réfléchi, j’ai trouvé 4 éléments clés qui permettent de démarrer ta clinique en mode bêta.

1) Joindre une clinique déjà établie

La façon la plus simple de te lancer au privé en mode bêta, à mon avis, c’est de joindre une clinique qui est déjà établie. Ça n’implique pratiquement aucune dépense au départ sauf ce pour quoi tu as envie de dépenser (hello les jeux hi hi). 

Souvent, tu as accès à des locaux, à du matériel, à une équipe de secrétariat et même à une liste de clients. 

C’est, à mon avis, la meilleure façon de faire pour une personne qui n’est pas certaine que le privé lui conviendra et qui préfère ne pas y aller « all-in ». 

De plus, maintenant, de plus en plus de cliniques offrent la possibilité de te joindre à leur équipe selon différentes formules. Je trouve ça génial parce que ça rejoint la deuxième clé. 

Selon ce que tu recherches, tu peux alors travailler directement de la maison sans avoir à faire de démarches pour faire connaître tes services (ce n’est pas tout le monde qui est à l’aise avec les réseaux sociaux et qui a le goût d’apprivoiser la bête parce que oui, je te confirme que c’est toute une machine cette affaire).

Si tu veux travailler de la maison, mais que tu ne veux pas investir dans des rénovations, la télépratique peut être une bonne option. Ou encore, si tu veux travailler de la maison, mais que tu ne veux pas investir dans un site web et de la publicité, alors rejoindre une clinique établie peut être une bonne option pour toi.

Tu peux rejoindre la clinique à raison de quelques heures/jours par semaine selon tes disponibilités. Et les modalités de paiement varient. Bref, plusieurs options s’offrent à toi. 

Cette façon de démarrer au privé est, à mon avis, la formule bêta classique. Mais si tu te dis que tu veux vraiment partir à ton compte, alors il y a d’autres éléments à considérer pour rester en mode bêta et diminuer tes coûts.

2) Cibler ta clientèle 

Je crois que ce n’est un secret pour personne, j’aime le fait de pouvoir me spécialiser auprès d’un nombre limité de clientèles. Ceci dit, je n’ai absolument rien contre le fait qu’une personne préfère voir plusieurs. Je respecte à 100% ce choix. 

Je crois que le fait de se spécialiser est une bonne façon de réduire les coûts liés au démarrage. Ça permet d’acheter moins de matériel diversifié et moins de tests notamment. Parce qu’on va se le dire, après le loyer, ce qui coûte le plus cher, c’est le matériel.

Je sais que, lorsqu’on commence, c’est difficile d’établir clairement vers quelle clientèle on va se tourner. Il y a tellement de facteurs à considérer et souvent, ces facteurs se précisent seulement en cours de route.

Malgré tout, il n’en reste pas moins que tu es toujours en mesure d’avoir une petite idée de ce que tu recherches pour ta pratique. Si je me prends en exemple, quand j’ai terminé ma maîtrise, je savais que le clientèle adulte n’était pas pour moi. J’aimais quand même le préscolaire, mais ce qui me passionnait réellement, c’était le scolaire. Par la suite, je me suis concentrée davantage auprès d’un certain groupe d’âge de la population d’âge scolaire. 

Évidemment, il y a du matériel que j’ai cessé d’utiliser, mais la beauté de la chose, c’est que tu peux toujours revendre ton matériel pour en acheter d’autre qui te conviendra davantage. D’ailleurs, petit conseil au passage, n’achète jamais de matériel d’intervention « au cas où ». Je te confirme que les chances que ça te serve seront pratiquement nulles. De plus, plus tu achètes du matériel, plus ça prend de l’espace et plus ça occupe une part importante de ton budget coûte. Cela ne correspond donc plus au principe du mode bêta.

Si jamais tu constates que tu as besoin d’un test, parce que je sais que c’est souvent difficile à trouver dans l’usagé, pourquoi ne pas l’emprunter à une collègue avant de l’acheter?

3) Déterminer tes forces et tes intérêts

Il ne faut pas négliger tout ce qui touche la gestion, le branding et le marketing. Pratiquer au privé, c’est une forme d’entreprise et pour que cette entreprise fonctionne, il faut pouvoir te faire connaitre. Évidemment, tu dois toujours le faire dans les règles de l’art en t’assurant de respecter ce qui est dicté dans le code déontologique.

C’est donc important de savoir ce que tu veux faire dans ta pratique et de savoir ce dans quoi tu es prête à investir du temps (p.ex. j’adore tout ce qui est création de contenu donc ça allait de soit que je voulais suivre des formations sur le marketing de courriels, les réseaux sociaux, monter mon site web, etc.), mais j’ai rapidement délégué tout ce qui était de l’ordre du visuel. Ça ne m’intéresse pas et je ne me trouve pas très talentueuse.

Peut-être que pour toi tout ce qui est de l’ordre du web, c’est un non. Toutefois, est-ce que c’est vraiment nécessaire de payer le gros prix auprès d’une agence marketing? Personnellement, c’est ce que j’ai fait dès le départ lorsque j’ai démarré ma clinique. Même si j’adorais le résultat, avec du recul, je me rends compte que j’aurais plutôt dû le faire après quelques années de pratique. 

Je me suis d’ailleurs avisée de ne pas répéter ce geste lorsque j’ai lancé MP Orthophoniste. J’ai opté pour la simplicité. D’ailleurs, au début, j’avais moi-même fait mon logo à l’aide de logiciels en ligne. C’était loin d’être parfait, mais ça faisait pour débuter. Après quelque temps, quand j’ai vu que mon entreprise prenait de l’ampleur et que je voulais la mener à un autre niveau. Et surtout quand j’ai eu plus de revenus, j’ai fait affaire avec une designer graphique pour avoir un logo plus professionnel et qui répondait davantage à mes nouveaux besoins. 

C’est la même chose pour tout ce qui touche la technologie. Plusieurs personnes que j’accompagne me disent qu’elles veulent passer en mode techno parce que ça semble plus efficace, mais ça leur gruge beaucoup de temps de faire tout cela. Souvent, elles s’abonnent à des logiciels, mais n’ont pas ni la patience ni les compétences pour les exploiter. Been there, done that.

Ce n’est pas parce que ça fonctionne pour une autre que ça fonctionne forcément pour toi. Et c’est correct. Parce que c’est ça la beauté d’être en mode bêta. C’est te donner le droit de tester, de voir ce qui te convient et ce dont tu as réellement besoin avant de te lancer. 

Je vis d’ailleurs exactement ça moi-même en ce moment pendant que je travaille sur ma formation Pratique Efficace. Je me suis inscrite à une formation pour monter ma formation. Dans cette formation, Geneviève nous présente plein de logiciels intéressants, mais payants. Mais surtout, elle nous rappelle l’importance de ne pas dépenser trop vite avant d’avoir fait nos preuves.

C’est vrai que j’aurais le goût d’acheter ces logiciels. Ils ont l’air vraiment bien et j’ai l’impression que ça pourrait me simplifier la vie. Cependant, pour l’instant, même si ce n’est pas optimal, ce que j’utilise peut faire la job et comme je les connais déjà, ça m’évite de prendre trop de temps. Par contre, je vois ce que les autres logiciels peuvent faire pour moi et je garde ça en tête quand j’aurai donné ma formation une première fois.

Ça me mène à mon 4ème et dernier point pour être en mode bêta.

4) Suivre des formations

Le temps, c’est de l’argent. J’en parle souvent, mais c’est parce que c’est vrai. Tu peux mettre plus de temps pour sauver de l’argent ou payer pour sauver du temps (comme construire une maison ou la faire construire).

Tu as peut-être l’impression que les deux ne sont pas possible, mais c’est faux! Je pense que c’est possible de sauver à la fois du temps et de l’argent.

Une des façons d’y arriver, c’est d’investir dans des formations et du coaching. C’est ce que j’ai moi-même fait avec la méthode bêta. Ça m’a coûté environ 1200 $ pour la formation de Geneviève. Mais bien honnêtement, si je n’avais pas suivi cette formation, premièrement, je ne suis pas sûre que ma formation serait montée ou je serais en train de la monter en me cassant la tête parce que je devrais fouiller énormément pour trouver les bonnes ressources. 

Parce qu’on le sait, maintenant, on peut trouver et apprendre absolument tout sur Internet! Les trucs que Geneviève nous donne, je pourrais tes trouver sur Internet. Mais est-ce que j’ai envie de mettre tout ce temps à fouiller pour y arriver? Non… Mon temps et précieux et vaut beaucoup plus que le 1200$ que j’aurais « sauvé » en ne m’inscrivant pas.

En somme, les formations représentent une forme de curation de contenu. Ça te sauve beaucoup de temps de recherches et de lectures et ça te permet d’apprendre pour ensuite appliquer tout ça par la suite de la manière qui te convient. 

Évidemment, il y a aussi la possibilité de payer pour le faire faire. C’est vrai! Mais ça coûterait beaucoup plus cher que le coût de la formation parce que dans une formation tu payes pour sauver du temps d’apprentissage et sauver des coûts d’application. Tu n’as pas à apprendre par toi-même, car on t’enseigne à l’appliquer… par toi-même. 

Ceci dit, je ne dis pas du tout que tu ne dois pas faire de sous-traitance. Mais si tu es en mode bêta, tu choisiras plus rigoureusement ce que tu sous-traites. Ça rejoint le point trois où je mentionne de déterminer tes forces et tes intérêts. Tu t’inscris à des formations qui répondent à tes forces et tes intérêts et tu sous-traite ce qui sort de ton champ de compétences.

C’est ce que je vise en ayant monté ma propre formation Pratique Efficace. J’ai lu et je me suis formé, j’ai fouillé, j’ai testé et j’ai validé. J’ai pris ce temps là que je te sauve pour te livrer toute l’information. De ton côté, il ne te reste qu’à consommer le contenu et à l’appliquer. C’est une excellente façon de t’aider à démarrer en mode bêta, car tu sauves temps et argent. En plus de devenir plus efficace hi hi!

En somme, avoir une clinique, c’est un « work in progress ». Tu ne pourras jamais tout prévoir d’emblée. Des choses s’ajouteront toujours. 

Personnellement, si c’était à refaire, je démarrerais en mode bêta et j’avoue que c’est ce que je fais depuis que je n’ai plus ma clinique. Tout ce que j’ai bâti depuis, je l’ai bâti en mode bêta et c’est non seulement plus agréable parce que financièrement c’est moins stressant, mais c’est aussi tellement plus gratifiant de voir tout ce que j’accomplis par moi-même…avec un peu d’aide des formations que je suis quand même.

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