Les règles d’or de la télépratique

Travaillant avec les jeunes de 10 ans et plus, je m’entends souvent répéter, en parlant avec leurs parents, qu’ils sont nés avec un téléphone intelligent entre les mains. Ils ne connaissent pas le monde sans Internet. Moi-même, bien que j’aie connu un monde où Internet n’en était qu’à ses balbutiements, n’ai pas connu la vie sans ce réseau qui permet d’outrepasser les limites fixées par la distance géographique. 

De nos jours, les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont devenues une réalité incontournable. En effet, les TIC ont déjà changé la façon de pratiquer l’orthophonie (et bien d’autres professions). J’ai d’ailleurs bâti l’ensemble de ma pratique en tant qu’orthophoniste autour de ces TIC pour progressivement, en arriver à travailler exclusivement à distance avec mes clients et collègues.

Il va s’en dire que les TIC présentent de nombreux avantages pour l’accès à des services professionnels et spécialisés. Cependant, comme il s’agit d’une pratique professionnelle, il est important de respecter le code déontologique qui nous régit, de la même façon qu’on le ferait pour une rencontre en personne.

J’ai donc fait une partie du travail pour vous en vous présentant ci-dessous les règles d’or en matière de télépratique pour vous assurer non seulement d’offrir le meilleur service à vos clients, mais également de le faire en tout respect de votre profession.

INTERVENIR SUR UN AUTRE TERRITOIRE… ATTENTION!

Lorsqu’un professionnel intervient à distance, le territoire où l’acte est reconnu comme posé est celui où se trouve le client et non celui où exerce le professionnel. Autrement dit, pour qu’un orthophoniste se trouvant à l’extérieur du territoire québécois puisse intervenir auprès d’un client résidant au Québec, il doit être membre de l’OOAQ, car c’est cet ordre qui régit la pratique dans la région où demeure le client. En étant membre de l’OOAQ, l’orthophoniste, bien que demeurant à l’extérieur du Québec, détient l’autorisation d’intervenir dans cette province.

À l’inverse, un orthophoniste détenant un permis d’exercice au Québec (étant membre de l’OOAQ) doit, avant d’intervenir auprès d’un client demeurant à l’extérieur du Québec, s’informer des conditions et des modalités entourant la pratique de l’orthophonie dans la région où demeure le client potentiel. Si la pratique dans cette région est encadrée par un autre organisme, il importe que l’orthophoniste en soit d’abord membre avant d’intervenir auprès du client en question. Autrement, il n’est pas en droit d’intervenir.

ENVIRONNEMENT DE PRATIQUE À DISTANCE

Qu’on pratique à distance ou en personne, les mêmes règles déontologiques s’appliquent et il faut être en mesure de les respecter en tout temps. Cela concerne à la fois la relation professionnelle, le secret professionnel, la notion de consentement, la tenue de dossier ainsi que le professionnalisme.

En effet, de la même manière que vous le feriez pour l’intervention en clinique, vous devez vous assurer que votre client est dans un environnement propice à l’intervention. Cela signifie que la confidentialité, le lieu, la sécurité et l’accompagnement (ou non) par un proche sont tous des aspects dont il faudra tenir compte et que vous devrez mentionner à votre client. En ce qui me concerne, avant toute première rencontre à distance avec un client, j’envoie un long courriel d’explications pour m’assurer que ces conditions sont respectées et que le client en est conscient (pour savoir quelles sont les considérations à prendre avant une rencontre à distance, je vous invite à consulter l’article de blogue que j’ai écrit à cet effet).

Évidemment, il en va de même pour votre environnement en tant que professionnel. Vous devez être installé dans un lieu à l’allure professionnel où la confidentialité de l’intervention sera respectée. Je vous suggère également d’afficher votre permis d’exercice pour que le client puisse le voir à l’écran. Pour ma part, il est affiché derrière moi et visible par les clients durant les rencontres.

OBTENIR LE CONSENTEMENT DU CLIENT : TRÈS IMPORTANT

Puisque l’intervention à distance est souvent une modalité inconnue par la plupart des gens, il est important qu’en tant que professionnel, vous mentionnez les limites technologiques de l’environnement numérique dans lequel vous travaillez. Cela comprend notamment les limites quant à la confidentialité. 

Conséquemment, il importe que vous fassiez préalablement remplir, par le client, un formulaire de consentement éclairé dans lequel il aura pu lire les avantages et limites du cadre de pratique à distance que vous offrez. Et comme j’adore vous simplifier la vie, j’ai, déjà pour vous, un kit de formulaires prêts à être utilisés disponible sur ma boutique en ligne. Ce sont tous les formulaires que je fais remplir à mes clients avant une rencontre à distance. 

Malgré tout cela, sachez qu’il est de votre responsabilité en tant que professionnel d’évaluer si les technologies utilisées pour communiquer avec votre client ou avec un tiers vous permettent de respecter votre code déontologique. Pour ce faire, il est important que vous preniez le temps de vous informer adéquatement sur les technologies que vous comptez utiliser, sur les risques inhérents à leur utilisation ainsi que sur les options permettant de réduire ou de prévenir ces risques. 

Si vous êtes intéressés par la télépratique et que vous voulez adapter votre pratique afin d’ajouter un volet d’intervention à distance, il me fera plaisir de vous partager mes meilleurs outils et méthodes de travail pour vous simplifier la vie ainsi que celle de vos clients. Pour en apprendre plus sur mes services d’accompagnement et de mentorat, vous n’avez qu’à me contacter.

Pour approfondir toutes les bases de la télépratique, je vous invite à consulter les détails de ma formation Maîtriser la télépratique où je vous partage tout ce que j’aurais aimé apprendre quand j’ai commencé.

*Pour avoir de plus d’informations sur les règles d’or, voici le document auquel je me suis référée pour écrire cet article.