Comment j’ai relevé mon défi lecture

Cet été, sur mon compte Instagram, j’ai partagé le défi lecture que je m’étais lancé en 2020 et que j’ai tellement aimé relever que j’ai décidé de répéter l’expérience pour 2021.

Plusieurs personnes m’ont dit que ça les avait motivées et qu’elles voulaient embarquer cette année et se fixer un défi à leur tour.

Sauf qu’un défi, ça le dit, c’est pas toujours facile. Quelques personnes m’ont donc contactée pour savoir comment je faisais pour relever le défi. En fait, il y a une question qui est revenue à quelques reprises à savoir : quels sont les moyens que j’ai pris pour relever mon défi lecture.

Comme j’en avais long à dire, je t’en dis plus sur les moyens que j’ai pris pour relever mon défi dans cet article de blogue.

Pourquoi ce défi lecture?

Je suis un peu trop une grande consommatrice de livres. Je suis du genre à en acheter en me disant que ça va être un super livre à lire, mais à chaque fois, ça finit par prendre la poussière sur les tablettes de ma bibliothèque. Parce que je me disais que j’avais déjà plein de livres à lire et que je le lirais plus tard… parce que la lecture, même si ça a toujours été important pour moi, c’était toujours en bon dernier sur ma liste de priorités. En fait, ce n’était jamais une priorité point.

À un moment donné, j’ai réalisé que ça me coûtait pas mal cher de livres que je ne lisais pas ou ne complétais jamais, je me suis dit que je n’achèterais plus de nouveaux livres tant que je n’aurais pas complété les livres qui attendaient depuis beaucoup trop longtemps dans ma bibliothèque. Quelle bonne blague je me faisais.

Le problème je pense, c’est que dans mon cas, les livres c’est une addiction. Je n’ai pas de problème à ne pas acheter de nouveau matériel, mais les livres… OMG je ne pense pas que je surmonterai cette addiction un jour.

En fait, j’avais transposé le problème. Parce que ce que ça a fait, c’est que j’ai commencé à monter une liste de livres que je voulais lire et que je me disais que j’allais acheter APRÈS avoir lu ceux de ma bibliothèque.

Sauf que, parfois, sur le coup, on achète un livre parce qu’il répond à un besoin ou à des questions qu’on se pose sur le moment... et ça finit par passer. C’était un peu le problème avec les livres qui trainaient dans ma bibliothèque. Ce n'est pas qu’ils ne sont pas intéressants, mais quand je prends le temps de les lire, souvent je me pose d’autres questions donc c’est moins d’actualité (pas moins pertinent on s’entend).

Alors, je me ramassais à fouiller dans ma liste et à en acheter un nouveau. Oui, c’est vrai j’étais plus motivée à les lire et à les commencer, mais je finissais rarement par les terminer parce que ce n’était plus prioritaire.

Bref, je n’avais toujours pas réglé mon problème de consommation de livres que je ne lis pas ou que je ne finis pas. C’est comme ça qu’est née l’idée de me lancer un défi. Je voulais redonner la priorité à ma lecture.

Les détails de mon défi lecture

Avant d’aller plus loin et d’expliquer comment j’arrive à relever mon défi, ça serait bien pertinent que je t’explique ce qu’est le défi que je me suis lancé.

En août 2020, j’ai décidé de me lancer le défi de lire 1 livre de développement personnel ou professionnel par mois et 1 article scientifique en lien avec l’orthophonie par mois.

Après avoir vu les bienfaits de ce défi, j’ai voulu m’en lancer un nouveau. Pour cette année, j’ai décidé de faire sensiblement le même défi, mais avec quelques modifications.

J’ai décidé de poursuivre avec l’objectif de lire un livre de développement personnel ou professionnel par mois, mais je dois lire 4 livres en lien direct avec ma clientèle. P.ex. le prochain livre sur ma liste est un livre qui parle de la frenectomie en lien avec ma clientèle TOM. Pour les articles scientifiques, je vise la même chose, soit un article par mois.

Tu peux voir que je n’ai pas apporté de grands changements à mon défi et c’est parfait comme ça. Le but est de me donner les moyens de le relever et d’être satisfaite… pas d’ambitionner.

Les trucs qui ne fonctionnent pas pour moi

Là je veux t’aviser d’avance, il n’y a aucun truc qui est infaillible. Un défi, n’est d’emblée pas facile et ce n’est pas parce qu’un truc a fonctionné pour moi qu’il fonctionnera pour toi. D’ailleurs, tu remarqueras probablement que mes trucs sont beaucoup moins concrets que ce à quoi tu pourrais t’attendre, mais bien franchement, moi les trucs concrets sans réflexion de fond, ça ne fonctionne pas pour moi.

Donc avant de te dire comment j’ai procédé pour y arriver, je te partage ce que j’ai essayé et qui n’a pas fonctionné (pour moi) pour que tu comprennes mieux pourquoi mes trucs sont moins concrets qu’on pourrait le croire.

Tous les trucs concrets que j’ai déjà essayés et qui n’ont franchement rien donné si ce n’est de me faire abandonner mes défis lecture par le passé sont des trucs très rigides.

Peut-être que tu songes à te fixer un nombre de pages à lire par jour. Je te comprends. C’est facile à mesurer et à calculer pour chaque jour du mois. J’ai déjà essayé de me fixer un nombre de pages à lire par jour moi aussi. Je vais t’avouer que ça a été un lamentable échec. Pourquoi? Parce que c’est ben trop rigide et que ça ne fittait pas toujours avec le momentum du livre. C’est rigide parce que certains jours, je prenais plus de temps pour lire donc je me disais que j’avais cumulé des pages pour une journée où j’avais moins de temps donc je sautais ma lecture. Conséquemment, je n’étais pas stable. De plus, je trouvais que ça me mettait beaucoup trop de pression si je n’atteignais pas mon nombre de pages établi. Je me suis rendue compte que ça m’a plongée dans une certaine forme de procrastination. Parce que, si une journée je n’atteignais pas mon objectif, alors je me disais : « Ah c’est pas grave. Je lirai le double demain. » Et quand venait le temps de lire le double de pages, soit je n’y arrivais pas pour XYZ raison ou je reportais encore parce que je trouvais que c’était trop et je me disais que, de toute façon, je n’avais pas le temps de tout lire. À force de me le répéter, je finissais par accumuler de plus en plus de pages à lire et à ne pas le faire devant l’ampleur du travail.

Un autre truc auquel tu as peut-être pensé et que j’ai moi aussi essayé est de te prévoir des plages horaires fixes dans ton horaire pour te consacrer à ton défi lecture. Échec ici aussi. En fait, pas que c’est une mauvaise idée de le faire, mais pour ma part, au moment où je l’ai essayé, je n’avais pas acquis toutes les bases que je connais notamment en ce qui concerne les lois de la productivité et les mythes de la gestion du temps. Résultat? Je suis moi-même tombée dans le piège et ces moments que j’avais prévus à mon horaire ont pris le bord plus souvent qu’autrement parce que je n’avais pas fait le travail de fond me permettant de les prioriser. Aussi, je trouvais ça quand même rigide parce que parfois, le moment prévu ne me convenait pas pour XYZ raison alors que j’aurais fait cela à un autre moment. Ainsi, encore une fois, j’ai procrastiné avec ce truc. Cependant, je dirais qu’aujourd’hui je pourrais davantage m’y tenir maintenant que j’ai de meilleures fondations. Reste que ce n’est pas un truc que je recommande d’emblée quand on se fait encore prendre par les pièges de la productivité.

Bon... je devine que tu te demandes : « Ok, mais t’as fait quoi alors pour relever ce défi? »

Comment j’ai relevé mon défi

Je pourrais te résumer mes trucs en deux mots : flexibilité et réalisme. Aussi simple que ça.

Pour établir le nombre de livres que j’allais lire, j’ai décidé d’être conservatrice. Je suis une grande lectrice et la lecture est importante pour moi. Mais étant maman, je savais aussi que mon temps pour lire est maintenant plus restreint. J’ai donc préféré me fixer un objectif moins élevé. C’est plus motivant de le respecter. Ainsi, considérant ma vitesse de lecture et le temps que j’accordais à mes moments lectures, lire un livre par mois était réaliste.

Mais là… pour que ça reste réaliste, j’ai aussi considéré d’autres critères. Notamment, j’ai éliminé de mon défi les grosses briques bourrées de termes scientifiques (c’est comme ça d’ailleurs que je suis venue avec l’option des articles scientifiques). Pas que je n’aime pas lire de grosses briques, mais ça n’aurait pas été réaliste dans mon contexte. J’ai donc plutôt opté pour des livres plus courts de maximum 300 pages, mais qui pouvaient nourrir ma réflexion par rapport à des questions que je me posais.

Aussi, comme il existe souvent plus d’ouvrages en anglais qu’en français, j’ai évalué comment j’allais balancer tout ça. Bon, ici, je précise que c’est par rapport à moi uniquement. Je suis bilingue donc pour moi, lire en anglais n’est pas un problème. Il n'en reste pas moins que j'ai été scolarisée en français donc je lis plus rapidement en français qu'en anglais. J'aime donc bien alterner entre un livre en anglais et un livre en français, mais ce n'est pas obligatoire.

Un autre élément qui m'a aidée à relever mon défi a été de trainer mon livre partout où j'allais. Parfois, j'avais seulement 15 minutes de lecture dans la salle d'attente. D'autres fois, je lisais dans la voiture en attendant mon chum. Tous ces petits moments additionnés m'ont permis d'avancer ma lecture plus rapidement que si je m'étais fixé des plages horaires fixes. Évidemment, je prends aussi des moments pour m'accorder plus de temps pour lire. Par exemple, le dimanche après-midi ou le soir dans mon bain. Bref, le but est de traîner mon livre partout afin qu'il s'insère dans mon quotidien. Le fait de le trainer partout avec moi, me donne plus souvent envie de lire mon livre et j'ai réellement plus tendance à m'arrêter pour le lire. Comme si ça me rappelle que c'est important.

Finalement, le dernier truc que j'ai mis en place pour avoir plus de motivation à lire mes livres a été de ne pas les acheter à l'avance. Quand je vois un livre qui me semble intéressant, je l'ajoute à ma liste de livres à lire. Parce que peut-être que sur le moment le livre me parle, mais quand viendra le temps de le lire, ça ne sera plus le cas. En fait, j'ai remarqué que ça faisait ça avec les livres qui sont dans ma bibliothèque. J'en ai acheté plusieurs en me disant que je les lirais plus tard, mais depuis que j'ai commencé mon défi, ce ne sont pas ces livres que j'ai envie de lire. Pas que je n'aie pas essayé de les lire, mais je suis moins motivée parce que ce n'est pas un livre qui répond à mes interrogations et à mes préoccupations du moment. Ainsi, je n'achète jamais mon prochain livre à l'avance. En fait, je l'achète quand je vois que j'achève mon livre en cours. Pour ce faire, je retourne voir dans ma liste les livres que j'ai notés et je choisis celui qui me parle le plus dans le moment. Ça fait que je suis plus motivée à le lire et dans mon cas, ça fonctionne. Je crois aussi qu'il y a un double effet associé au fait que c'est un livre que je veux lire sur le moment, mais aussi parce que je viens de le recevoir. Comme il est nouveau, j'ai plus envie de le feuilleter.

J'ai aussi un tableau où j'ai inscrit chaque mois et à côté, j'écris le titre du livre que j'ai lu une fois complété. C'est le même principe qu'une checklist. Ça me procure un sentiment de satisfaction et ça me donne juste envie de continuer et hâte d'écrire le titre du livre pour le prochain mois.

Finalement, dernier petit truc. Ce n'est pas un truc que j'ai appliqué pour mon défi lecture, mais plutôt pour mes articles scientifiques, mais il m'a été particulièrement utile. J'ai pris un engagement envers autrui. Dans mon cas, cela s'est traduit par la capsule scientifique sur mon podcast. Ainsi, je suis comme « forcée » de lire un article scientifique même quand ça me tente moins ou que je serais portée à le faire passer en dernier, car j'ai promis une capsule scientifique par mois à mon audience. Ça pourrait aussi être fait pour la lecture de livre. P.ex. prévoir une rencontre par mois avec des collègues pour partager nos apprentissages en lien avec notre lecture du moment. Ça fait qu'on se sent plus redevable. Il faut toutefois s'engager quand on utilise ce principe. Parce que si on annule une fois, alors les risques qu'on annule de nouveau sont assez grands.

Donc voilà comment, pour ma part, j'arrive à rester suffisamment motivée pour lire des livres et plus j'en lis, plus ça me donne envie d'en lire. Ça me garde motivée et je réalise à quel point c'est utile et riche pour ma pratique.

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